François Hollande n'avait pas envie de coller aux mots et à la vedette politique du moment, Jean-Pierre Chevènement. «C'est ma liberté», a-t-il dit. Surprenant comme un acteur qui sort de son texte. Hier, en marge de ses voeux à la presse, La sécurité racontée par Chevènement n'est pas forcément sa tasse de thé, parce que, dit-il, la gauche perdrait son «originalité» à ne plus réfléchir aux causes sociologiques de la délinquance. Il sait bien pourtant que Jospin pense comme son ministre de l'Intérieur. Simple moment d'une liberté surveillée? Comme une bouffée d'audace avant d'enfiler, plutôt de force que de gré, le costume confectionné pour lui en cette année électorale?
Etau. C'est que le scénario se précise. Il y a peu, François Hollande rigolait encore de tous ceux qui le pressent de se déclarer tête de liste des socialistes aux européennes de juin. «Pour l'instant, mes vrais amis ne se sont pas encore dévoilés"» Eh bien, c'est fait. Lionel Jospin l'a déclaré publiquement la semaine dernière, il l'avait en fait déjà dit discrètement: François Hollande ferait un excellent candidat socialiste pour les élections européennes. Voilà le premier secrétaire pris dans l'étau vissé par Jospin lui-même.
Il s'en serait bien passé. A tel point que, il y a quelques mois, il se rejouait même la scène douloureuse et bien connue de celui qui attend, espère, que Jacques Delors va se lancer. Bis repetita. Comme à l'hiver 1994, avant la présidentielle, l'ancien président de la