Menu
Libération

Les collégiens de Cergy invectivent leur maire. Vendredi, le collège était attaqué par une bande armée d'une cité voisine.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 janvier 1999 à 23h30

«On vient au collège pour échapper à la rue et la rue, elle vient

nous chercher.» Vendredi, la rue est entrée par effraction dans le collège de la Justice de Cergy-Pontoise. Une demi-douzaine d'adolescents, le visage masqué par des écharpes et des bonnets, a fait irruption et tiré dans et sur le gymnase. Hier matin, les élèves ont décidé de se mettre en grève. Et les médias ont débarqué en force. Depuis, l'agression plane dans les esprits. Une jeune fille raconte son «braquage», une autre éclate en sanglots en évoquant les coups de feu ­ cinq au total, tirés par un pistolet à billes en plastique ­ entendus depuis les vestiaires. Un professeur qui se trouvait dans le gymnase confie pudiquement son émotion rétrospective, les odeurs de poudre noire, sa crainte de revenir au collège. «Si on était sorti deux minutes plus tôt, les balles étaient pour nous», dit-il. Des professeurs plaignent la gardienne du gymnase et une collégienne: une balle les a frôlées. Pour expliquer l'ambiance à la Justice, le principal Alain Ratarison décrit «la terreur à fleur de peau des élèves qui refusaient d'entrer dans l'établissement».

Origine. On cherche aussi des raisons. Mais les motifs de la descente sont confus, comme le chahut régnant dans l'établissement. Les agresseurs venaient de la cité des Genottes pour récupérer un portable mais ils avaient aussi un contentieux à régler pour ces coups de couteau donnés par un jeune du collège, il y a deux mois. «C'est une embrouille de cités et point fina