Aujourd'hui, les socialistes portent un autre regard sur la
délinquance, notamment celle des mineurs, et les violences urbaines. Les élus (maires, députés) assument ce qu'ils refusaient il y a quelques années encore. Et ils s'expliquent.
Au PS, Régis Passerieux, maire d'Agde (Hérault), traîne depuis des années une réputation d'élu sécuritaire. Il explique: «La position totémique, selon laquelle le champ politique français se structure avec une droite représentant l'ordre et une gauche le laxisme, est une caricature folklorique. La gauche doit aborder sans complexe les questions de sécurité. Et travailler notamment sur les nouvelles technologies, comme cela se fait aux Etats-Unis. J'ai fait installer dans le centre-ville d'Agde un système de télésurveillance. Or, un sondage a montré depuis que plus de 70% des électeurs y étaient favorables, à droite comme à gauche.» Le clivage disparaît chez les électeurs. Dans la classe politique aussi.
Jacques Guyard, maire démissionnaire (PS) d'Evry, ville nouvelle en Essonne: «Aujourd'hui, sur les questions de sécurité, j'ai plus d'affinités avec Eric Raoult (RPR), bien qu'il soit très à droite, qu'avec un élu socialiste d'une région rurale.»
Bruno Le Roux, député-maire socialiste d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), était jusqu'en novembre 1997 responsable des problèmes de sécurité pour le PS. Il explique: «Le PS a longtemps été schizophrène sur ces questions. Nombre d'élus locaux souhaitaient un engagement mais le parti restait très en