Jacques Chirac souhaite un cessez-le-feu. Pas à n'importe quel prix,
répond François Bayrou. Le président de l'UDF n'envisage même pas d'«acheter de la camomille» pour calmer «la crise de nerfs» qui a secoué les dirigeants RPR et DL à l'annonce de l'élection d'Anne-Marie Comparini à la tête de la région Rhône-Alpes avec l'appui des socialistes. Plutôt poil à gratter, il a pris, hier, «l'engagement» qu'il y aura à droite, en juin prochain, «une liste pour les européens ("), une liste sans ambiguïté». Raymond Barre, d'humeur batailleuse, s'est permis de préciser: «Même si son verre est petit, l'UDF doit boire dans son verre.» Ces déclarations risquent de provoquer un sérieux prurit à l'Alliance. Et une poussée de fièvre au chef de l'Etat, partisan d'une liste unique de l'opposition conduite par Philippe Séguin. Signe d'inquiétude: le député des Deux-Sèvres Dominique Paillé, chargé de la prochaine convention sur l'Europe de l'UDF, a été reçu dans la soirée à l'Elysée. «Cris d'orfraie.» Quelques heures à peine après qu'Anne-Marie Comparini se fut doté, en une seule journée, d'un exécutif composé de huit vice-présidents UDF, Bayrou est revenu sur les bisbilles rhodaniennes. Accusé tout le week-end d'avoir porté «un rude coup» à l'Alliance, il s'est rebiffé et permis d'ironiser sur tous ceux, qui, au RPR ou à DL, avaient multiplié «cris d'orfraie, injures et moulinets avec des sabres de bois. Et tout cela pourquoi? Parce que nous avons conservé la région à la droite républicaine