Enfin, c'était son tour. Enfin, la longue suite de voeux
présidentiels aux diverses sommités de la République occasions pour Jacques Chirac de distiller piques et sermons faciles n'allait pas rester sans réponses. Enfin, Lionel Jospin allait pouvoir parler. Avant le 20 heures de TF1 ce soir, il recevait hier la presse à l'hôtel Matignon pour lui souhaiter la bonne année. Avec un message clair: le volontarisme, le réformisme, l'antiarchaïsme, c'est ici que ça se passe.
Le Premier ministre ne veut pas laisser s'installer l'image d'une cohabitation dessinée à grands traits par l'Elysée: le chef du gouvernement, le nez sur le guidon, qui pédale pour gagner du temps et des points dans les sondages, tandis que le Président, au plus fort de sa popularité, disserte sur le nouveau millénaire, la modernité et les blocages de la France. Pour y répondre, le Premier ministre a fait semblant de vouloir disserter sur «l'exception française». «Alors, clarifions cette notion», a-t-il lancé. Et le voilà parti. «Les rigidités et les archaïsmes ne sont pas là où on veut les voir le plus souvent. Ni dans un Etat fort, garant de l'égalité et de la solidarité entre les citoyens. Ni dans une nation fière de son histoire, qui refuse de se dissoudre. Ni dans le rôle déterminant reconnu, chez nous, au politique. Aujourd'hui, une fois les illusions de la vague libérale retombées, on voit qu'un Etat ferme est le garant d'une régulation indispensable à l'efficacité du marché.»
La réponse à la maison pr