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Libération

La retraite à 60 ans prend un coup de vieux. Seul compterait le nombre d'années travaillées, proposent les experts.

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publié le 13 janvier 1999 à 23h31

L'âge de la retraite est à jeter aux orties: au lieu de la barre

légale des 60 ans, la durée de cotisation devrait s'imposer comme l'unique référence du départ à la retraite. Tous les acteurs du dossier le confirment: c'est la piste la plus sérieuse étudiée par la mission de concertation menée sous l'égide du Commissariat général au Plan pour sauver de la faillite le régime de répartition. Résultat: les départs à la retraite se feront en fonction de la date d'entrée dans la vie active. En conservant l'état actuel des cotisations requises (40 annuités pour les salariés du privé), celui qui a commencé à travailler à 18 ans serait donc libéré à 58, tandis que celui qui débute à 27 ans devrait attendre 67 ans pour l'ouverture de ses droits. Patience. Une pilule pas facile à faire avaler. Lionel Jospin n'a d'ailleurs pas attendu le 31 mars et le rapport final de la commission de concertation présidée par Jean-Michel Charpin, le commissaire au Plan, pour prendre ses distances. Le Premier ministre ne cesse de répéter que, sur ce dossier lourd de conséquences pour l'avenir, il faut prendre son temps. De quoi faire craindre à certains que la réforme d'ampleur promise ne patine. «Pour le gouvernement, il y aurait sans doute un coût politique à la différer maintenant que tout le monde s'y attend. Les politiques feraient alors la démonstration de leur incapacité à prendre les mesures structurelles qui s'imposent alors que d'autres pays y sont parvenus», commente un proche du dossier. «