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Libération

Affaire Joséphine, canular ou pot-de-vin du siècle?

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A l'occasion d'un procès en diffamation, retour sur une énigme de l'ère Mitterrand.
publié le 14 janvier 1999 à 23h10

Quelques cadavres de la mitterrandie bougent encore. Quinze ans après les faits, l'affaire «Joséphine» (1) vient de faire un retour inattendu sur la scène judiciaire. Lundi après-midi, Bernard Pichon, membre du PS, honorable correspondant de la DGSE (les services secrets), ancien collaborateur de François de Grossouvre (conseiller spécial de François Mitterrand à l'Elysée), est venu vider son sac devant la première chambre civile du tribunal de grande instance de Paris.

Dossier compromettant. A la barre, il a expliqué comment il aurait été mandaté, en septembre 1983, pour tirer au clair une ténébreuse histoire. «La France, financièrement aux abois, avait été obligée d'emprunter sur le marché parallèle. L'Arabie Saoudite lui a donc prêté 25 milliards de dollars à titre privé.» C'est le premier volet de l'affaire Joséphine, le second consistant en la redistribution de commissions occultes à de hauts dignitaires socialistes de l'époque. «2,5 milliards de dollars ont été dilués dans la nature», soutient Bernard Pichon. Un record du monde des pots-de-vin. Et si l'affaire a fini par devenir publique, dit-il, c'est parce que «des intermédiaires ont été lésés».

Ces derniers, regroupés dans un trust basé aux îles Caïmans, n'ont depuis cessé de s'en prendre aux intermédiaires français qui auraient gardé tout le pognon pour eux. Ils ont donc commencé à faire circuler un dossier compromettant, envoyé à Matignon, au juge d'instruction Thierry Jean-Pierre, à l'écrivain Jean