Charles Pasqua en fait circuler une bien lourde: «Cohn-Bendit, c'est
un vrai Allemand, il revient tous les trente ans.» Ça se veut plus drôle mais finalement pas bien différent des attaques de Jean-Pierre Chevènement qui se demandait dimanche pourquoi aller rechercher en Allemagne ce «représentant des élites mondialisées». Même au PS, qui ne peut être suspecté d'en pincer pour DCB, on trouve que le ministre de l'Intérieur pourrait «trouver mieux que le registre du juif allemand» pour assouvir son aversion. Daniel Cohn-Bendit n'attendait, lui, visiblement pas autre chose de Chevènement qu'il traitait hier de «nationaliste républicain qui n'aime pas les Européens cosmopolites».
En avant toute. Les adeptes des frontières lourdement cadenassées se réveillent trop tard. Le barnum Cohn-Bendit est lancé sur le territoire. Il a plu 100 000 tracts sur la Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine de jours. La tête de liste écologiste s'arrête ce soir à Villepinte, pour une première réunion publique en compagnie de Jean-Luc Bennahmias, figure locale et secrétaire national des Verts. Auparavant, une petite rencontre avec des associations venues d'un quartier dit «sensible» devrait être l'occasion de parler sécurité et «sauvageons». L'agenda du candidat vert aux européennes est arrêté jour par jour jusqu'au 9 juin, meeting final au Zénith à Paris avec Dominique Voynet et concert rock-raï en première partie. Le programme aligne un total de 45 réunions publiques, dont 5 avec la ministre de l