Lionel Jospin lisse partout là où ça dépasse. Hier soir sur TF1, il
a choyé son camp, ses alliés, ses électeurs et presque chacun de ses ministres, et donc un peu lui-même. Il a d'abord fallu qu'il tempère les ardeurs de son ministre de l'Intérieur. Le retour au clairon de Jean-Pierre Chevènement au gouvernement, c'est bien, mais ça décoiffe jusqu'au PS. Le Premier ministre a pris quelques distances avec les propos de son ministre. Du genre «lui c'est lui, moi c'est moi». «Non, il n'y a pas de tournant sécuritaire», a-t-il juré. Il gardera donc une politique «équilibrée» il croit lui, aux origines économiques et sociales de l'insécurité , et restera fidèle à ses souvenirs d'enfance qu'il a livrés aux téléspectateurs: «Mon père a dirigé un établissement qui accueillait "l'enfance en danger moral, comme on disait à l'époque. De 19 ans à 24 ans, j'ai encadré ces jeunes garçons. Mes copains de l'époque étaient éducateurs et j'ai failli le devenir moi-même. J'ai donc toujours l'idée éducative à l'esprit.» Solide tandem. Aussi n'est-il pas favorable à la suppression des allocations familiales «ça pourrait créer des problèmes supplémentaires» ou encore à l'internement des adolescents en prison, lieu «plutôt criminogène». Reste les mesures d'éloignement, qui pourraient concerner, selon le Premier ministre, 600 à 700 jeunes, et pourraient être le point d'accord du gouvernement, assez divisé sur la question. Voilà qui rassurera les socialistes, de plus en plus agacés par le b