Quand ça va mal à droite, il faut que Jacques Chirac s'en mêle. Pas
de panique, donc. Le chef de l'Etat, chef de l'opposition, s'occupe de tout. L'Elysée est devenu quasiment le QG de crise de l'Alliance, après le clash entre le RPR et l'UDF provoqué par l'élection de la centriste Anne-Marie Comparini à la présidence de la région Rhône-Alpes avec les voix socialistes. Non sans mal, le Président tente de ramener le calme et surtout de sauver une liste commune de l'opposition aux européennes, sur laquelle repose une bonne part de sa stratégie de reconquête.
«Petit coq». Hier matin, Jacques Chirac a reçu François Bayrou. L'UDF qualifie le climat de l'entretien de «très bon». Son de cloche différent au RPR, où un responsable affirme que le chef de l'Etat a été «agacé» par «le ton petit coq» du président de l'UDF. Ce dernier, il est vrai, en a gros sur l'estomac depuis le micmac rhodanien.
Accusé par les dirigeants gaullistes et madelinistes d'avoir porté «un rude coup» à l'Alliance, suspecté par Philippe Séguin de rêver à «un remake de la vieille complicité MRP-SFIO» et sommé de «choisir son camp une fois pour toutes», Bayrou avait contre-attaqué, mardi, en prônant une «liste pour les européennes la plus large possible». En clair, une liste UDF pur jus qui pourrait être menée par Valéry Giscard d'Estaing ou lui-même. Il n'écarte pas pour autant une liste commune de l'opposition. Mais à condition, a-t-il répété, hier, au chef de l'Etat, qu'elle ne soit pas conduite par Séguin, le c