Les services de Jean-Pierre Chevènement ont diffusé hier un
communiqué taxant d'«erreur» ou de «mensonge (...) l'allégation selon laquelle le ministre de l'Intérieur aurait proposé dans son interview du 13 janvier à l'Est-Républicain de supprimer les allocations familiales aux parents de jeunes délinquants, comme l'indiquent certains médias» (Libération d'hier). Selon son ministère, Chevènement s'est «contenté de reprendre la décision du Conseil de sécurité intérieure du 8 juin 1998 sur l'application des textes en vigueur». Dans son entretien à l'Est-Républicain, le ministre affirmait: «Les textes en vigueur permettent notamment de vérifier que les prestations familiales sont bien utilisées au profit des enfants. Quand ce n'est pas le cas et lorsqu'on relève que les parents d'un mineur délinquant se sont soustraits à leurs responsabilités éducatives, des mesures de suspension ou de mise sous tutelle des prestations familiales peuvent être adoptées.» Et Chevènement d'ajouter: «On peut penser que ces possibilités ne sont pas suffisamment utilisées.» Pourtant, la loi ne permet en aucun cas de suspendre les allocations familiales aux parents d'enfants délinquants, mais seulement aux parents «dont les enfants ne remplissent pas l'obligation scolaire». Elle autorise aussi leur versement à des institutions en cas de placement d'un mineur, délinquant ou pas. Lorsque le ministre de l'Intérieur parle de «suspension» des allocations aux parents d'enfants délinquants, c'est une modifi