Bastia, envoyé spécial.
Il les a compris. Un Jean-Pierre Chevènement aux accents gaulliens s'est rendu hier en Corse pour son premier déplacement depuis son accident. A la mairie de Bastia et à la préfecture, il est venu réaffirmer l'autorité de l'Etat, appuyer le préfet Bonnet et mettre de l'huile dans les rouages au moment où la Corse tangue un peu dans la République. «J'ai bien reçu votre message», a dit aux Corses le ministre de l'Intérieur, il a même reçu tellement de messages qu'il lui a fallu trouver un petit mot gentil pour chacun, y compris pour les corps de l'Etat, qui ont tendance à se disperser.
«Nous savons tous que l'énorme majorité des Corses sont des gens bien, que je ne confonds pas avec ceux qui ont choisi depuis trop longtemps, hélas, la voie de la violence.» Albert Calloni, le maire radical et par intérim de la ville depuis qu'Emile Zuccarelli est ministre, lui avait expliqué que les Corses étaient pour l'Etat de droit, mais pas n'importe comment. «Faire respecter la loi.» Le premier objectif du gouvernement en Corse est cependant «d'y faire respecter la loi», a insisté Chevènement, même si ce sera «une oeuvre de longue haleine, l'oeuvre de plusieurs gouvernements et l'oeuvre de tous à commencer par les Corses eux-mêmes». Il en a profité pour donner un coup de chapeau appuyé au préfet Bernard Bonnet, qui «a beaucoup fait» depuis un an et dont il a salué «le courage et la ténacité». Il a même pensé à saluer Bernard Lemaire, le préfet de Haute-Corse, ravi d