Feux. «Est-ce qu'on peut allumer la lumière, je trouve ça
désagréable de ne pas voir les citoyens auxquels je parle.» Daniel Cohn-Bendit a vu: la salle de banlieue à Villepinte en Seine-Saint -Denis et ses 400 à 500 personnes. Des 35-50 ans en majorité; mi-Verts mi-curieux. Jeudi soir, Cohn-Bendit entame son premier meeting de campagne. Paroles en dominos où tout s'enchaîne ou s'emmêle parfois: Jean-Pierre Chevènement, les souvenirs de barricades, la monnaie unique, les bandes de jeunes à Francfort, l'Europe sociale" Il est debout, piétine devant son siège, la main s'agite, la voix s'envole, si haut qu'elle cale dans les aigus. Mais toujours elle repart.
En fait, Cohn-Bendit raconte son histoire politique. Celle qui figure déjà dans les livres, et qui lui permet d'envoyer promener Alain Madelin, qui se plaît aujourd'hui à l'accueillir dans sa confrérie libérale, pour mieux brouiller son image: «La première fois que je vous ai rencontré, vous aviez une barre de fer à la main et moi je défendais le théâtre de l'Odéon pour que s'y joue Les paravents de Jean Genet. J'ai pris un coup sur la gueule, mais, bon, j'ai eu droit à une bise de Maria Casarès.» Une histoire qui se poursuit côté allemand au poste d'adjoint à la mairie de Francfort, chargé de l'immigration. «Il y avait des gamins d'origine serbe, croate, bosniaque qui avaient tous grandi là, mais qui se mettaient sur la gueule à cause de la guerre en ex-Yougoslavie. Je les ai réunis: vous ne sortirez pas de cette salle sans u