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Libération

Dominique Voynet savoure la fermeté antinucléaire allemande. La visite de son homologue Vert ne fait pas que des heureux au gouvernement.

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publié le 16 janvier 1999 à 23h13

Dominique Voynet avait du mal à cacher sa joie, vendredi. «Si je

vous disais que je suis choquée et scandalisée par l'attitude allemande, vous ne me croiriez pas», rayonnait la ministre de l'Environnement, en son fief de la rue de Ségur. Il est vrai que son homologue allemand, Jürgen Trittin, détaillait les modalités concrètes de la sortie de son pays du nucléaire. Si les centrales allemandes seront bien démantelées, en douceur et à mesure qu'elles arriveront à obsolescence, dès le 1er janvier 2000, les envois de combustible usé allemand à l'usine de retraitement de La Hague cesseront. «Le retraitement c'est un euphémisme, La Hague est une usine de production de plutonium», a assené Jürgen Trittin avant de rappeler que ce matériau est «le plus toxique jamais produit par l'humanité». Revanche. A ses côtés, Dominique Voynet opinait du chef. En silence, elle savourait sa revanche. Le 9 décembre, elle s'était déclarée «en porte-à-faux» lors de la réunion interministérielle qui avait décidé le creusement des laboratoires d'enfouissement de déchets radioactifs, talon d'Achille du nucléaire. La mise en pratique immédiate outre-Rhin, de ce qu'elle prône en France depuis des années, a de quoi réjouir la leader des Verts.

Depuis des semaines, Dominique Voynet était bien seule au sein du gouvernement: le ministre de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn, et son secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christian Pierret, ont en effet multiplié les gages à l'égard d'un lobby nucléaire en fusion. Mai