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Libération

FN contre FN: le tribunal refuse de trancher. Les mégrétistes pourront continuer à utiliser le sigle.

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publié le 16 janvier 1999 à 23h12

Après «la CIA», «la franc-maçonnerie» et un «grand financier proche

de l'Elysée», la justice, quatrième pilier du «complot» mégrétiste? C'est peut-être ce que Jean-Marie Le Pen a soupçonné en apprenant la décision du tribunal de grande instance de Paris qui a rejeté, vendredi, la demande en référé du Front national d'interdire aux mégrétistes l'usage du nom, du logo et du fichier du parti d'extrême droite (Libération du 13 janvier). Jugeant que les exclusions prononcées à l'encontre de Bruno Mégret et de ses partisans «font l'objet de critiques qui ne sont pas, d'une manière évidente, dépourvues de sérieux», les magistrats ont conclu qu'ils n'étaient pas compétents pour statuer. «Il n'appartient pas au juge des référés, sous couvert d'une prétendue usurpation de titre ou de fonction de la part des défendeurs qui n'est pas suffisamment établie, et d'un trouble dont le caractère manifestement illicite n'apparaît pas, de trancher un débat dont la solution appartient aux adhérents», explique le jugement. Le tribunal a suivi le substitut du procureur, Pierre Dillange, qui avait estimé, lors de l'audience de mardi, qu'il n'avait pas «à arbitrer des querelles internes à des partis politiques».

«Le Pen a perdu, Mégret a gagné, c'est pour nous l'essentiel, nous pouvons continuer à utiliser l'appellation Front national», s'est aussitôt réjoui le député européen mégrétiste Jean-Yves Le Gallou. De son côté, le FN «canal historique», s'est insurgé de ce «déni provisoire de justice» et a an