Le pacte entre Arlette Laguiller, porte-parole de la très fermée
organisation Lutte ouvrière (LO) et Alain Krivine, figure quasi tutélaire de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), sera scellé dimanche. Les deux organisations trotskistes présenteront leur liste commune pour les élections européennes en juin.
Arlette Laguiller devrait y occuper la première place, suivie d'Alain Krivine et de quatre femmes. Les deux leaders devraient tenir leur premier meeting de campagne commun le 5 février à la Mutualité à Paris.
L'objectif affiché est de dépasser la barre des 5% qui leur permettrait de décrocher au moins quatre sièges au Parlement de Strasbourg et attirer à «la gauche de la gauche» une frange des électeurs communistes, déçus de voir leur chef de file coller à la «majorité plurielle». Tous les espoirs sont aujourd'hui permis à l'alliance LO-LCR, créditée dans les derniers sondages d'un score qui viendrait coller aux basques du PCF, avec 6% à 8% des intentions de vote selon des sondages récents. En 1994, la liste du PCF, conduite par Francis Wurtz, n'avait obtenu que 6,9% des voix.
A Lutte ouvrière, des voix s'élèvent pour dénoncer un rapprochement peu conforme à l'orthodoxie d'un «mouvement prolétarien». Mais c'est de la Ligue communiste révolutionnaire que viennent les réticences les plus grandes. Une partie de la majorité issue du dernier congrès craint que ce mariage de raison électorale n'entraîne «quelques dérives» et «ne déporte la Ligue vers un positionnement unique