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Libération

A Sallaumines, l'Internationale du non à Maastricht. PCF, MDC, trotskistes et FO font front commun contre le «diktat des grandes entreprises».

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publié le 18 janvier 1999 à 23h09

Sallaumines (Pas-de-Calais) envoyée spéciale

Elus communistes, militants trotskistes du Parti des travailleurs (PT, lambertiste), syndicalistes FO et CGT fraternisent avec leurs homologues italiens, allemands, espagnols, anglais et russes. Pressés par une bruine lancinante et glacée, ils ont pénétré dans la Maison de l'art et de la communication sans voir le panneau dédié «aux grèves des mineurs», planté sur la place de la mairie, au coeur de Sallaumines, petite ville du Pas-de-Calais dévastée par le chômage depuis la fermeture des mines. Il leur suffisait des terrils dévorés de mauvaises herbes, des cités mornes et des rues désertes pour savoir que leur «congrès européen pour l'abrogation du traité de Maastricht» ne pouvait trouver terre d'accueil plus chaleureuse. «68% des habitants de Sallaumines ont voté non au référendum sur Maastricht», confirme le maire (PCF) aux 400 congressistes. «Un record pour une ville de plus de 10 000 habitants.» L'Europe a sale réputation dans le Pas-de-Calais. Au point que les chapelles ennemies de l'extrême gauche en oublient leurs querelles. A Sallaumines, l'aile dure du PCF s'affiche avec des trotskistes en présence d'un responsable chevènementiste du MDC, Jean-Marie Alexandre, élu à Lens. Tableau rare. «C'est le congrès de la résistance», s'enflamme Rémy Auchedé, ancien député (PCF) et poids lourd de la fédération communiste du département. «En 1953, les défenseurs de la Ceca, ancêtre de la CEE, avaient aussi pour objectif le plein emploi