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Libération

Amsterdam: Charles Pasqua aboie, la révision passe. Le oui l'a emporté, hier soir à Versailles, par 758 voix contre 111 non.

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publié le 19 janvier 1999 à 23h14

Ironie du sort, c'est par la lettre P comme Pasqua que députés et

sénateurs, réunis hier en Congrès à Versailles, ont commencé à voter la révision constitutionnelle en vue de la ratification du traité d'Amsterdam. «P» aussi comme pauvreté d'un débat sans passion. Le chantre du non à Amsterdam a été le septième à voter, juste le temps de voir le rouleau compresseur du oui commencer à laminer les eurosceptiques. L'ancien ministre de l'Intérieur RPR a eu le temps de grogner: «C'est l'abandon d'un nouveau pan de la souveraineté nationale et c'est donc, pour la République telle que l'avait voulue le général de Gaulle, et pour la France, un jour de tristesse.» Epiphénomène. Dans un registre plus musclé, ça faisait déjà belle lurette qu'un millier de lepénistes et de villiéristes s'étaient fait virer des abords du château de Versailles après avoir caillassé les véhicules des parlementaires. Ils les avaient accueillis aux cris de «collabos» et de «Amsterdam-trahison». A leur actif: une vitre de bus. Un épiphénomène qui n'a rien changé au résultat. Le oui l'a emporté, hier soir, avec 758 voix. Il n'en fallait que 522 pour atteindre les 3/5 requis. Il y a eu 111 non, soit 11 de plus qu'à la sortie des débats à l'Assemblée et au Sénat en décembre. Parmi ces Monsieur Plus, 9 viennent des rangs des sénateurs RPR. 43 gaullistes et 43 communistes (5 refondateurs n'ont pas participé au scrutin) ont voté contre la révision. Giscard, lui, n'a pas cru bon se déplacer, ni laisser de procurati