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L'histoire secrète de l'arc républicain en Rhône-Alpes (1). «Nous ferons tout pour faire barrage à Millon». Le 6 janvier, UDF, RPR, PS et Verts s'entendent pour évincer le président de la région, élu avec les voix du FN. Retour sur neuf mois de crise.

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publié le 19 janvier 1999 à 23h13

Mercredi 6 janvier, restaurant de l'hôtel Climat de France, à la

sortie de Bourgoin-Jallieu (Isère). Il est 13 heures, huit convives déjeunent: deux socialistes, deux RPR, deux UDF et deux Verts. Parmi eux, Anne-Marie Comparini, candidate UDF à la succession de Charles Millon, Philippe Langenieux-Villard, président du groupe RPR, Bernard Soulage, président du groupe socialiste, et l'écologiste Etienne Tête. Poulet-frites pour les uns, escalope de saumon pour les autres, menu à 50 F et vin de Loire pour tout le monde.

A la veille de l'élection du nouveau président de la région Rhône-Alpes, c'est l'heure des dernières discussions entre gens qui se sont déjà beaucoup parlé. Le socialiste Soulage demande une énième fois aux élus de droite: «Et si nous décidions de maintenir Queyranne jusqu'au bout, voteriez-vous pour nous?» Réponse d'Anne-Marie Comparini: «Encore une fois, je vous dis non. Je me présenterai aux trois tours du scrutin.» Soulage: «Alors on vous soutiendra. Nous ferons tout pour faire barrage à Millon.» Philippe Langenieux-Villard approuve. Il vient de recevoir un communiqué de Philippe Séguin qui demande aux gaullistes de se plier aux décisions de l'UDF. «Tout péter». L'ambiance est détendue, c'est le moment de caler les «détails» pratiques. Comme le nombre des vice-présidences. La gauche n'en veut pas pour elle: elle refuse tout accord de gestion avec la droite. Comparini en veut le maximum pour les siens. Les socialistes veulent lui en accorder le moins possib