En une dizaine de lignes laconiques, le Conseil constitutionnel a confirmé le 14 janvier qu'il continuait de censurer, comme en 1982, les mesures destinées à améliorer la participation des femmes à la vie politique. Le débat sur la parité n'a donc pas entamé les convictions des neuf sages: aucune distinction entre électeurs ou éligibles en raison de leur sexe n'est permise. Cette décision fut-elle prise de façon unanime? Nous ne le saurons jamais. A la différence des Anglo-Saxons et de la Cour européenne des droits de l'homme, la France demeure réfractaire à l'expression de l'opinion dissidente, qui permet aux magistrats ne partageant pas l'avis de la majorité de leurs collègues de faire connaître leur point de vue aux citoyens. L'autorité du juge français ne souffre pas la divisibilité du jugement. Le Conseil n'aurait-il pas entonné le chant du cygne? En cours d'examen au Parlement, une révision constitutionnelle devrait inscrire dans la loi fondamentale que «la loi détermine les conditions dans lesquelles est organisé l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives». Si elle est confirmée, on pourra de nouveau poser le problème de la parité sur le plan législatif. Il reste que si la parité ne peut se concevoir sans l'égalité, l'égalité n'engendre pas nécessairement la parité, institution concrète de l'égalité quantitative.
Ces distinctions ne sont pas angéliques. La méfiance de beaucoup de femmes envers l'institutionnalisation des dif