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Libération

A Strasbourg, Chirac botte à gauche. En plein fief UDF, il tait les divisions de la droite.

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publié le 21 janvier 1999 à 23h15

Strasbourg envoyé spécial

Et hop! Pour sa première virée de l'année en province, Jacques Chirac a choisi, hier, le Bas-Rhin. Un fief UDF, ce qui est loin d'être neutre alors que les européennes se profilent et que les centristes envisagent de partir sous leurs couleurs plutôt que se ranger sous celles de Philippe Séguin. Un sujet qui fâche. Le chef de l'Etat a donc préféré égratigner les choix socialistes en dévidant la pelote de son discours de Rennes, le 4 décembre. A l'époque, il avait réclamé «un souffle nouveau à notre démocratie locale». Hier, il s'est fait le chantre des artisans et petites entreprises, sa base électorale, en inaugurant, avec son ancien ministre des PME, Jean-Pierre Raffarin (DL), les bâtiments de la chambre de métiers d'Alsace à Schiltigheim. Ce qui lui a valu de recevoir une cravate en bois de noyer. Pour cravater au passage la politique de Lionel Jospin. Jacques Chirac a pointé tout ce qui «freine», «décourage» ces «petits entrepreneurs» qui méritent «le respect des pouvoirs publics». «Faire le choix de la croissance, cela signifie cesser de pénaliser le travail», a-t-il dit, réclamant une baisse des charges sociales et fiscales et la mise entre parenthèses de la loi sur les 35 heures. «Il faut veiller à ne jamais plaquer sur les réalités de la petite entreprise des législations faites pour les autres ("). Je suis persuadé que le bon sens l'emportera», a-t-il observé, avant de prôner la création de fonds d'épargne retraite pour renforcer les fonds