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Libération

Le nucléaire français perd de sa superbe. Aucun commentaire officiel après la décision allemande.

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publié le 21 janvier 1999 à 23h14

Mais quelle mouche tsé-tsé a donc piqué le sommet de l'Etat tout

entier? Une semaine après la confirmation officielle par les Allemands de leur retrait du nucléaire, le pouvoir politique français n'a toujours pas réagi clairement à une décision unilatérale qui s'avère déjà lourde de conséquences pour l'Hexagone, voire même pour l'Europe. Ni le chef de l'Etat, ni le Premier ministre, ne se sont exprimés sur le sujet. Seul le ministre de l'Economie, interrogé hier à l'Assemblée, s'est risqué à une remarque, très franco-française: «En aucun cas, le gouvernement n'a l'intention de laisser la filière nucléaire dépérir.» L'opposition, qui pourrait profiter de ce vide, s'est aussi murée dans son silence. Désarroi? Incrédulité? Méconnaissance du sujet? Un peu de tout cela.

Le débat sur l'énergie organisé ce matin à l'Assemblée ne pouvait donc pas mieux tomber. Il ne sera pas décisif puisqu'il n'est sanctionné par aucun vote. Il devrait permettre d'informer et de tester l'évolution du rapport de forces sur la question. Hier, les commentaires au sein de la majorité sur les incidents violents qui ont opposé mardi Daniel Cohn-Bendit aux employés de l'usine de retraitement de La Hague n'allaient pas dans le sens d'un apaisement. Le ministre des Relations avec le Parlement, Daniel Vaillant, a suggéré au candidat des écologistes de faire preuve de «discernement» dans le choix de ses déplacements de campagne. Et Robert Hue l'a accusé de «provocation»: «Les Français n'ont pas voté pour la po