Après les empoignades, les sourires. Les ministres les affichaient
tous hier à la sortie de Matignon, après leur réunion sur la sécurité. Et le premier d'entre eux, Lionel Jospin, qui s'est prétendu «frappé par la cohérence de tous» ses ministres sur les questions de sécurité «au-delà de telle ou telle expression et des commentaires qu'elle entraîne». Une cohérence de façade après les polémiques qui agitent le gouvernement depuis la rentrée en fanfare de Jean-Pierre Chevènement. Hier, Jospin a demandé à ses ministres un retour au calme «pour que, sur un sujet aussi grave, le gouvernement ne parle que d'une voix». D'où les déclarations consensuelles d'hier. «J'ai développé à nouveau mes arguments, c'est ce qui permet de réduire les différences de sensibilité a priori, telles qu'elles s'expriment légitimement tant qu'on n'a pas regardé le problème en face», a déclaré hier Chevènement. Martine Aubry a renchéri: «Le gouvernement parlera d'une voix très unie» lors du conseil de sécurité intérieure de la semaine prochaine.
Théories contestées. Elisabeth Guigou, sortant de son habituelle réserve, avait ces derniers jours laissé filtrer son énervement face aux thèses musclées développées par le ministre de l'Intérieur sur les mineurs délinquants. Et avec elle, Martine Aubry et Claude Bartolone n'avaient pas manqué, lors de leurs voeux à la presse, de renvoyer dans les cordes les théories de Chevènement. Qu'elles portent sur les «centres de retenue» pour jeunes multirécidivistes, sur l