Schiltigheim, envoyé spécial.
Rien de mieux que des gosses. Pas guindés, généreux, curieux. Que des qualités à l'horizon 2 000. Plus une: le chic de filer un coup de jeune. A Jacques Chirac d'abord, qui, loin des divisions de l'opposition ou des aléas de la cohabitation, a pu jouer, hier, le Président papy, consensuel en diable, lors d'une séance du conseil municipal d'enfants et de jeunes à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg. Des 9-17 ans, tous élus, assis comme dans une classe. Prêts à aborder toutes les questions de société, du racisme aux crottes de chien, en passant par le racket, le sida, la vieillesse, l'aide humanitaire, l'Europe sociale. Sans oublier les plus indiscrètes. Grégory, 8 ans: «Qu'est-ce que ça vous fait d'être président?» L'autre s'étonne à peine: «Je le suis parce que je l'ai voulu. (...) Je me suis donné du mal pour ça. Ce n'est pas évident de séduire une majorité ou recueillir l'assentiment d'une majorité. Quand on a réussi, je pense qu'on est content. Pour servir notamment.» Safia: «Est-ce difficile d'exercer ce métier?» Chirac: «Ça consiste à donner des impulsions. Donner une vision pour l'avenir, une impulsion. C'est la volonté de servir.» Et pour le vécu: «Il ne faut pas critiquer systématiquement les élus. Il y en a des bons et des moins bons. Généralement, les moins bons sont battus. Quand on a réussi, on est content de servir.» Tom: «Est-ce que ce n'est pas énervant, ces voyages?» Chirac: «A l'intérieur de son pays, ce n'est pas éner