Une liste centriste aux européennes, qui l'eût cru? Pas Jacques
Chirac, qui, depuis sa résurrection rennaise du mois de décembre, pensait s'être enfin imposé à la tête de son camp. Dix-huit mois après la dissolution, l'heure était, enfin, à la reconquête. A sa solde, une liste unique de l'opposition devait, en juin, sonner le renouveau. Et lui permettre, dans la foulée, de démarrer sa précampagne pour un nouveau mandat. Patatras, trois semaines après le début de l'année, voici le chef de l'Etat obligé de supporter une double dissidence contre sa personne. Sur sa droite, Charles Pasqua. Sur sa gauche, François Bayrou. Les centristes de la nouvelle UDF font de la résistance. L'hégémonie RPR les insupporte depuis toujours. Mais, d'ordinaire, ils se couchaient. Cette fois, non. L'UDF se présentera sous ses couleurs aux européennes de juin. C'est désormais acquis ou quasiment, même si l'annonce officielle ne viendra que le 7 février. Pari. A la vérité, ils n'avaient guère le choix. Accepter de participer à une liste unique sous domination RPR-DL, c'était abdiquer leur identité d'Européens. Et mourir à petit feu. En concourant le 13 juin, ils prennent le risque de mourir plus rapidement si leur score est par trop ridicule, en deçà de la barre des 7%. Mais ils s'offrent aussi l'espoir de renaître et de peser pour l'avenir s'ils parviennent à attirer sur le nom de François Bayrou, les Européens de conviction de droite. Une sorte de quitte ou double.
L'affaire, pour l'heure, fait de