Ça swingue dans la majorité plurielle au fur et à mesure que
s'approche l'échéance des européennes. C'est désormais coup pour coup entre Jean-Pierre Chevènement et Daniel Cohn-Bendit. Vendredi soir, le ministre de l'Intérieur, par la voie très officielle d'un communiqué, a attaqué le candidat Vert, atteint, selon lui, du syndrome du «j'accusisme». «Héraut de la pensée unique libérale-libertaire, le chef de file des Verts aux européennes et ses thuriféraires ne se posent en victimes que dans un seul but, pouvoir jouer les procureurs», écrit le ministre de l'Intérieur. Lui-même atteint du syndrome de persécution, il poursuit: «Mobilisant l'essentiel des médias à quelques exceptions près, le mouvement libéral-libertaire lance une campagne visant à discréditer ceux qui peuvent faire obstacle à son hégémonie, à commencer par moi-même.» Jeudi soir à Saint-Nazaire, devant 700 personnes, Daniel Cohn-Bendit avait délaissé ses ripostes amusées pour une réplique plus violente. «Jouer la carte de la xénophobie anti-boche à l'occasion d'une campagne électorale aux élections européennes est un scandale. Quant au ministre de l'Intérieur, je me demande quand il va choisir une fois pour toutes le camp de Pasqua-de Villiers ou celui de la gauche plurielle.» Ce sont les propos du ministre, le 10 janvier sur TF1, sur Cohn-Bendit, «le représentant des élites mondialisées» que les Verts sont allés chercher en «Allemagne», qui avaient mis le feu aux poudres. «Je ne retire rien. Dans mon esprit, l'