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Libération

L'histoire secrète de l'arc républicain en Rhône-Alpes (fin). Et l'UDF accepta les voix de la gauche. Lâchés par le RPR, les centristes tiennent bon et emportent le fauteuil de Millon.

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publié le 23 janvier 1999 à 23h09

Mercredi 9 décembre. L'élection de Charles Millon à la présidence de

la région Rhône-Alpes, le 20 mars, vient d'être annulée par le Conseil d'Etat. Jean-Jack Queyranne, son ancien challenger socialiste, alors ministre de l'Intérieur par intérim, est fébrile. Le Front national explose, il est à la tête de 60 voix de gauche, et son appétit s'éveille. Pourquoi ne pas essayer de prendre la région avec l'aide des voix RPR et UDF?

«Il y a une fenêtre», confie-t-il à Bernard Soulage, le président du groupe socialiste à la région. Celui-ci ne croit guère aux chances d'une telle opération. «La droite a déjà eu tellement de mal à se détacher de Millon qu'elle ne votera jamais pour nous», lui répond-il. Il vient de rentrer de Paris en TGV avec le député-maire d'Annecy, l'UDF Bernard Bosson, qui lui a affirmé: «Pour une fois qu'on est courageux, on ira jusqu'au bout et on présentera Anne-Marie Comparini.» Mais ça fait grincer des dents à certains au PS qui veulent que la gauche tente sa chance. «Il nous emmerde, ce Soulage», lâche un ministre socialiste, à Paris.

Les socialistes jouent la prudence. Dès le lendemain, les élus PS rencontrent le communiste François Auguste. «La situation est plus ouverte que jamais, il faut que la gauche gagne», dit ce dernier. Le dimanche qui suit, Queyranne réunit à 17h30 l'ensemble de son groupe à Bourgoin-Jallieu. Il a baissé d'un ton: «On peut passer, mais je ne serai jamais l'homme qui prendra le risque de faire gagner Millon.» Prudence, prudence. C'es