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Libération

Les limites du laboratoire de Vitrolles. Depuis deux ans, beaucoup de projets mégrétistes ont fini dans les placards.

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publié le 23 janvier 1999 à 23h17

Vitrolles, envoyé spécial.

Vitrolles devait être le laboratoire des idées de Bruno Mégret, et les Vitrollais les cobayes d'expérimentations destinées à démarquer le Front national des autres partis. Après deux ans aux commandes, le FN touche ses limites: «Ils ont des grandes idées sur la France, l'Europe, mais sur la ville, pas grand-chose, à part la "préférence nationale», estime René Agarrat, conseiller municipal (gauche alternative). Et la «préférence nationale» se révèle vite illégale, comme cette prime de 5 000 F aux bébés nés de parents français ou européens, aujourd'hui retournée dans ses cartons. L'extrême droite repassera: la loi républicaine l'empêche de laisser sa trace comme elle le désirerait.

Médias. La patte de Mégret a surtout résidé dans sa stratégie de communication. Qu'on annonce la prime, qu'on mure le café-concert le Sous-Marin, qu'on rebaptise la ville Vitrolles-en-Provence ou qu'on change les plaques de rues (Stirbois à la place de Tjibaou), les «coups» font accourir les médias. «Mégret se sert très bien de la presse», regrette Claude Michel, conseiller municipal radical de gauche. Aujourd'hui, la municipalité se fait plus discrète, consciente que les Vitrollais veulent que les médias leur fichent la paix. «On est pour une gestion pragmatique tournée vers la population», assène André Nouar, adjoint frontiste. Tout en soutenant que le FN «applique son programme à la lettre», Hubert Fayard, premier adjoint et véritable maire, revendique la modestie souda