A droite, le divorce est consommé sur l'Europe. Même si les
principaux leaders RPR, UDF et DL feignent de croire qu'une liste commune est encore possible en juin prochain. Participant, samedi, au colloque organisé par le club 89 présidé par le chiraquien Jacques Toubon, ils ont eu tout le loisir d'étaler leurs divergences. Dans un message lu à la tribune, Jacques Chirac s'est fait le chantre de «l'Europe des peuples et des nations». Alain Lamassoure, vice-président de l'UDF, a rétorqué dans les couloirs: «L'Europe fédérale, c'est l'Europe de 2010. Nous allons la décliner, en préciser les modalités lors de notre convention le 7 février à Bordeaux. Nous pourrons en débattre ensuite avec nos partenaires.» Alain Madelin, longtemps partisan du fédéralisme, a expliqué qu'il risquait de mener à la constitution d'un «super- Etat» allant à l'encontre du libéralisme. La candidature du président du RPR Philippe Séguin a provoqué des vagues. Alain Lamassoure a répété que l'UDF ne voulait pas en entendre parler à cause de son engagement contre Maastricht en 1992. Du coup, Nicolas Sarkozy, secrétaire général du RPR, a fustigé ceux qui se disent«les vrais européens, ceux qui ont un morceau de la vraie croix». «Alors que l'idée européenne gagne, je ne comprends pas cette sorte d'outrance pour se rapproprier une idée dont certains, semble-t-il, ont peur qu'elle leur échappe ("). L'Europe n'est pas une idée dont on doit s'assurer la propriété», a-t-il expliqué. Edouard Balladur a observé qu