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Carnac ne s'aligne pas

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Le nouveau projet est contesté.
publié le 26 janvier 1999 à 23h18

A Carnac, Jean-Pierre Mohen ne passera pas pour l'homme d'ouverture. Et son projet d'aménagement des alignements présenté vendredi a déjà pour sobriquet «Menhirland II». Même présentée par l'éminent archéologue qu'il est, sa proposition d'«ouverture conditionnelle au public hors saison» est jugée «démagogique» par Christian Obeltz, de l'association Menhirs libres: «à part un dépliant en breton pour amadouer les opposants et un cadre archéologique plus sérieux, la philosophie du projet reste inchangée: c'est une conception muséifiée et commerciale d'un site clos, coupé de la vie qui a de tout temps investi l'endroit. Le gag: le parking paysagé a la même surface qu'au départ, bien que l'estimation de fréquentation de 1 million de visiteurs par an ait été réduite de moitié». La superficie de l'emprise des terrains convoités par l'Etat avoisine les 250 ha, beaucoup plus que les mégalithes et leurs abords. «Pourquoi si grand? Pourquoi avoir rendu constructible toute la zone et pas seulement l'espace du bâtiment d'accueil de 1 600 m2? Pourquoi le tracé de la nouvelle route à créer au sud des alignements fait-il un détour, libérant un emplacement auprès des menhirs?» Ces craintes d'un programme immobilier non avoué s'étayent sur une phrase sibylline adjointe au projet soumis à enquête publique, en 1996, et qui prévoyait d'ajouter au pôle d'accueil «tous types de bâtiments nécessaires à la gestion du site».

Dormant depuis cinq mille ans entre mythes et broussailles, les alignements d