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Libération

O Femmes! O Désespoir! O Sénat ennemi! La droite, majoritaire, conteste le projet de révision de la Constitution sur la parité, débattu aujourd'hui.

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publié le 26 janvier 1999 à 23h18

Personne n'imaginait sérieusement que les sénateurs, jadis

irréductiblement hostiles au vote des femmes, seraient désormais les avocats fervents de la parité hommes-femmes dans la vie politique. Ils devraient se montrer aujourd'hui, lors du débat sur le projet de révision constitutionnelle consacré au sujet, à la hauteur de leur réputation. La semaine dernière, en Commission des lois, ils ont chamboulé le texte adopté à l'unanimité à l'Assemblée nationale le 16 décembre. Or, comme pour toute révision de la loi fondamentale, le projet doit être voté dans les mêmes termes par les deux chambres avant la réunion du Congrès, à Versailles.

Prudence excessive. Les prétentions du gouvernement, qui avait tenu la plume sous l'oeil vigilant de l'Elysée, étaient pourtant modestes: «La loi détermine les conditions dans lesquelles est organisé l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives», stipule l'article unique du projet sorti de l'Assemblée. En clair, à lui seul, il ne change rien à la situation actuelle. Le mot «parité» en a été expressément exclu. Le seul et unique avantage de cet ajout à l'article 3 de la Constitution (relatif à l'exercice de la souveraineté nationale) serait d'autoriser l'introduction de «discriminations positives» en faveur des femmes dans les futures lois électorales sans risquer la censure du Conseil constitutionnel, qui les avaient interdites une première fois en 1982, avant de récidiver tout récemment avec la réforme des é