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Libération

Soins particuliers pour 850 000 chômeurs. Effet pervers et prévisible du programme «nouveau départ»: des radiations massives.

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publié le 26 janvier 1999 à 23h18

Les convocations pleuvent par milliers. En l'espace de deux mois,

octobre et novembre, l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) a reçu 78 708 demandeurs d'emploi dans le cadre d'un programme baptisé «nouveau départ». Avec ce label, le gouvernement affiche sa volonté de s'attaquer au chômage de longue durée, et Martine Aubry n'a pas mégoté sur les objectifs: en 1999, 850 000 personnes inscrites à l'ANPE bénéficieront d'entretiens particuliers, pour arriver à 2 millions par an en 2002. Il s'agit, en opérant au cas par cas, de trouver une solution, un stage, une formation, et surtout un emploi, même précaire, à ceux que la croissance ignore. Mais cette politique a aussi son revers: à l'occasion de cette gigantesque révision des listes de demandeurs d'emploi, les radiations vont se multiplier. Toute personne ne répondant pas au courrier de l'ANPE sera sortie des fichiers, et donc des statistiques" «A chaque fois qu'il y a eu ce genre d'initiative, derrière, il y a toujours le désir non avoué d'épurer les fichiers», affirme une conseillère dans une agence de l'ouest de la France. Défini lors du sommet européen de Luxembourg de novembre 1997, puis inscrit dans la loi de lutte contre les exclusions votée en juillet 1998, le programme «nouveau départ» sera au coeur du troisième «contrat de progrès» qui doit être signé jeudi, pour cinq ans (1999-2003), entre l'ANPE et le ministère de l'Emploi. Martine Aubry a promis des moyens: 2 500 postes supplémentaires, 500 emplois-jeunes et des