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Libération

Impôt sur le revenu: Bercy a des pensées coupables. Le baisser serait rentable électoralement, mais contraire aux promesses de diminuer la TVA.

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publié le 27 janvier 1999 à 23h19

Rien de mieux pour s'attirer les bonnes grâces des «classes moyennes

innovantes» qu'une réforme de l'impôt sur le revenu. Et Lionel Jospin se préoccupe de plus en plus activement de ce bataillon d'électeurs que Jacques Chirac peut à l'improviste envoyer aux urnes pour une présidentielle anticipée. A Bercy, on admettait hier qu'il s'agissait bien là d'«une piste de travail». Mais à écouter les déclarations officielles de Dominique Strauss-Kahn, rien ne presse. S'il ne s'est jamais interdit de toucher à cet impôt, comme aux autres, le ministre de l'Economie fixe un horizon temporel vague voire lointain, «dans les années qui viennent». Ballons d'essai. L'histoire semble s'accélérer. «La question est de savoir si les niveaux actuels de l'impôt sur le revenu ne sont pas des niveaux qui vont contre la prise de risques économiques», précisait-on hier à Bercy. L'entourage de Lionel Jospin allumait aussitôt un contre-feu: «Il est toutefois exclu de baisser le taux de la dernière tranche d'imposition, à savoir 54%.»

Pour un sujet «prématuré», le gouvernement semble décidément bien avancé dans sa réflexion. Interrogé la semaine dernière dans le cadre du Forum de l'Expansion, Lionel Jospin était resté allusif: «On commence à réfléchir sur un certain nombre de pistes notamment sur les problèmes de revenus.» Mais les «confidences» arrachées, et les réponses forcément officieuses ressemblent à s'y tromper à autant de ballons d'essai à l'adresse de la majorité plurielle. Et pour cause: l'im