Menu
Libération

Européennes: neuf matchs dans le match. A droite comme à gauche, les élections de juin voient se multiplier les listes et les batailles de leadership interne.

Article réservé aux abonnés
publié le 28 janvier 1999 à 23h21

Les élections européennes n'ont lieu que dans quatre mois et demi,

mais le match est déjà commencé. Ou plutôt les matchs. Car, au-delà du nouvel équilibre gauche-droite, lourd de conséquences pour la future présidentielle, qui en résultera, le scrutin est d'abord l'occasion de multiples batailles de suprématie à l'intérieur de chaque camp. Dans la majorité comme dans l'opposition, les prétendants se bousculent pour tenter de s'imposer sur leurs terrains de chasse respectifs. Hue et Laguiller draguent la gauche contestataire, Le Pen et Mégret l'extrême droite, Villiers et Pasqua les antieuropéens, Chevènement et Cohn-Bendit le titre de partenaire privilégié du PS, etc. Le tout forme un paysage politique particulièrement morcelé et mouvant. Avec une seule certitude: le 13 juin au soir, chacun de ces «matchs dans le match» laissera des perdants sur le tapis.

Hue/Laguiller. Concours du meilleur ouvriériste.

Ce n'est pas un duo, mais un trio. Robert, Arlette et Alain s'adressent aux mêmes électeurs, les bataillons de la gauche populaire, ouvriériste, râleuse et mécontente. Le tandem trotskiste Arlette Laguiller (Lutte ouvrière) et Alain Krivine (Ligue communiste révolutionnaire) fait le pari de talonner Robert Hue. Si tel était le cas, le secrétaire national du PCF, qui doit officialiser aujourd'hui sa candidature comme tête de liste aux européennes, serait dans de sales draps. L'opposition interne à la «mutation» ne manquerait pas d'y voir le désaveu de la ligne de participation go