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Libération

Millon en course pour l'Europe. Hier à Lyon, l'ancien pro-européen a changé de cap pour plaire à sa base.

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publié le 29 janvier 1999 à 23h21

Lyon, envoyée spéciale.

Et une liste de plus à droite. Charles Millon, président de la Droite, s'est lancé. Hier soir, lors d'un meeting à Lyon qui a rassemblé environ 2 000 personnes ­ plutôt âgées ­, il a annoncé qu'il conduira une liste aux européennes après avoir transformé son mouvement en parti politique. Face à une «Europe de gauche» dont le credo serait, selon lui, la «technocratie», il affirme qu'il y a une «Europe de droite». «C'est pour en défendre la conception, c'est pour porter haut et fort ce message, c'est pour faire gagner nos idées que je conduirai, si vous le voulez bien, une liste aux prochaines élections européennes», a-t-il déclaré.

Base réticente. Ancien européen convaincu, l'ex-président du conseil régional Rhône-Alpes a considérablement droitisé son discours sur la question européenne afin de faire plaisir à une base très réticente. Il se prononce désormais pour «une Europe au service des nations ["] qui assume les seules compétences que les nations ne peuvent plus assumer seules, une Europe qui permet aux nations de recouvrer, au moins pour partie, leur souveraineté perdue».

Pris dans ses contradictions, Charles Millon tente de faire le grand écart entre ses convictions européennes et les attentes des militants de la Droite. Il résume sa nouvelle ligne: «L'Europe, ce n'est ni l'Enfer, ni le paradis ["] Oui à l'Europe, oui à la France, il n'y a là aucune antinomie.» Selon lui, plus que les idées, ce seront les hommes qui infléchiront l'avenir de l'Euro