Lionel Jospin vient de recevoir un cadeau de Noël avec un peu de
retard. Pour sa deuxième fin d'année à Matignon, le Premier ministre a dû goûter les chiffres du marché du travail publiés hier: en décembre, le chômage a reculé de 41 000 unités. La barre des 2,9 millions est franchie vers la baisse. Sur un an, le recul représente 151 000 personnes, soit une baisse de 5%. Si l'on ajoute à cette statistique les demandeurs d'emploi qui fréquentent l'ANPE en ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois, la baisse est certes moins importante (un peu plus de 100 000 soit -3,1%) mais n'en constitue pas moins une bonne performance.
Sur les dix-huit derniers mois, c'est-à-dire depuis l'arrivée de Lionel Jospin à Matignon, les pouvoirs publics affichent un chiffre record. «Une baisse du chômage d'une telle ampleur n'avait jamais été enregistrée depuis le premier choc pétrolier», triomphait le ministère du Travail, hier matin. Compte tenu de l'arrivée d'une classe d'âge (entre 200 000 et 240 000 jeunes) sur le marché du travail, le solde de créations d'emplois se situera donc pour l'année autour de 400 000. Là encore, un bon cru.
Pour 1998 et toujours au chapitre des bonnes nouvelles, les licenciements économiques ont reculé de 20% et les démissions, qui constituent un signe de la confiance des salariés à retrouver un travail, ont progressé de 10%.
Mais faut-il croire au Père Noël? Si l'on met de côté le fait que le nombre de radiations administratives des fichiers a augmenté de 35%, une