Menu
Libération

Briançon, ville surendettée, vote pour baisser ses impôts. Le maire propose un référendum et promet une gestion rigoureuse.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 janvier 1999 à 23h22

Briançon, envoyé spécial.

A Briançon, sous-préfecture des Hautes-Alpes, 12 000 habitants, la vie politique est féroce. Méchante, même. Les conseils municipaux peuvent s'éterniser six, sept, huit heures" Avec invectives, insultes et parfois menaces. Certains élus les enregistrent, les classent, les compilent. Les Briançonnais ont fini par se lasser et désertent les séances. Pas leurs élus.

Dernier étape de cette lutte au sommet («Briançon, 1 326 m, la ville la plus haute d'Europe», indiquent les brochures touristiques), le référendum local organisé par le maire, ce dimanche 31 janvier. Enième épisode du sujet qui fâche ici: la dette communale. Elle s'élève aujourd'hui à près de 580 millions de francs, soit environ 50 000 francs par habitant, nouveau-nés compris! Une montagne. Et un record en France. Les remboursements courent jusqu'à fin 2021, avec des annuités de 33 à 50 millions de francs" pour un produit fiscal annuel de 56 millions.

Démagogie. Dimanche, pourtant, il sera proposé aux Briançonnais de «diminuer de 5% chaque année, pendant trois ans, les taux des quatre impôts locaux, en sachant que cette diminution imposera une gestion rigoureuse des dépenses quotidiennes de fonctionnement et d'investissement». Depuis qu'il a ravi, fin 1991, la mairie au socialiste Robert de Caumont, Alain Bayrou (DL) en est à son troisième référendum. Les deux premiers ont été annulés par le tribunal administratif. Il affirme aujourd'hui vouloir «dire à la France que Briançon n'est plus la v