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Libération

Le Sénat résiste, Lionel Jospin contre-attaque.

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publié le 30 janvier 1999 à 23h22

Lionel Jospin a patiemment attendu que le Sénat se ridiculise. C'est

désormais chose faite. Il y a un mois et demi, les sénateurs ont censuré son projet sur le cumul des mandats. La semaine dernière, leur Commission des lois a retoqué l'inscription de la parité hommes-femmes dans la Constitution ­ une opposition radicale entérinée il y a quatre jours par l'ensemble des sénateurs. Du beau travail: rarement la Haute Assemblée se sera à ce point conformée à sa réputation d'immobilisme. Alors, le Premier ministre a décidé d'y aller. Mardi, lors d'un déjeuner avec le bureau du Sénat, il a expliqué que le Conseil des ministres examinerait d'ici deux mois un projet de loi visant à réformer le mode d'élection des sénateurs. Le texte sera examiné d'abord par le Sénat, mais pas avant la fin de l'année, voire le début de l'année prochaine. L'objectif est qu'il puisse être appliqué lors du prochain renouvellement partiel du Sénat, en septembre 2001.

Cela fait quatre mois que Matignon planche sur les diverses possibilités de réforme. Ainsi, actuellement, seuls les départements désignant au moins cinq sénateurs pratiquent un scrutin à la proportionnelle. Une proposition de loi du PS propose d'abaisser ce seuil aux départements élisant deux sénateurs. Le PCF, lui, avance le chiffre de trois, la droite serait d'accord pour quatre. Car, a priori, l'opposition se veut ouverte sur la question. Néanmoins, le Premier ministre ne compte guère sur sa collaboration. Pour l'heure, c'est avec la gauche