Alain Madelin est dans le pétrin. Pendant quelques mois, en jouant à
«copain-copain» avec le RPR, il espérait marginaliser les centristes et donner à son parti, Démocratie libérale, l'essor qu'il attend toujours. Aujourd'hui, il est en passe de se retrouver le dindon du clash entre Philippe Séguin et François Bayrou. Le président de l'UDF, qui pourrait annoncer sa décision de conduire une liste séparée aux européennes le week-end prochain, a pris de court son rival libéral. En le laissant mener une campagne en duo avec Séguin, il le met carrément dans l'embarras. Le patron du RPR, poussé sur sa droite par la liste de Charles Pasqua pourrait, en effet, être tenté de négliger ses partenaires pro-européens de DL pour une campagne plus frileuse. D'autant que les gaullistes ne cachent pas leur intention de faire de Démocratie libérale un supplétif du RPR. «DL, c'est 3 ou 4%, une annexe du RPR pour les petits patrons, estime un proche de Jacques Chirac, ces gens-là voteront de toute façon pour le président de la République s'il se représente. Notre vrai enjeu est de s'allier au lendemain des européennes avec l'UDF, c'est le duopole qui a toujours fait gagner la droite.» «DL sera le seul parti à ne pas assumer son identité aux européennes, se moque l'entourage de Bayrou, plus rien ne le distinguera du RPR aux yeux de l'opinion.»
Distance. Madelin sent venir les embûches mais ne sait guère comment les éviter. Défenseur de la candidature du président de l'Alliance depuis six mois, il