Le divorce consommé, c'est désormais le patrimoine du FN qui se
retrouve au coeur du duel Le Pen-Mégret. Invité hier soir du «Club de la presse» d'Europe 1, le premier a accusé le second d'«essayer de mettre des bâtons dans les roues du FN pour l'empêcher d'obtenir les concours financiers dont il a besoin pour sa campagne». Peinant à décrocher l'emprunt de 30 millions de francs nécessaire au financement de sa croisade antieuropéenne, Le Pen a répliqué à Mégret, qui prétend que le FN est «en cessation de paiements»: «S'il prenait l'initiative de rembourser au FN les 480 000 francs qu'il a emprunté, notre trésorerie se porterait mieux». Le président du FN s'est dit cependant convaincu d'obtenir, fin avril, le versement de la dotation annuelle de 41 millions de francs d'argent public: «Il n'y aura pas un centime pour les rebelles, pas un centime pour les traîtres!». Avant de s'interroger sur les ressources du FN-MN mégrétiste, évoquant «des garanties venues de l'Elysée» destinées à «faire sauter un élément fondamental, c'est-à-dire Le Pen, sur la route» d'une réélection de Jacques Chirac.
Au moment où Mégret a exporté le conflit à Toulon en ordonnant à ses neufs élus de rendre leurs délégations et de lâcher Jean-Marie Le Chevallier, maire lepéniste de la ville, Le Pen a promis des rétorsions à Marignane et à Vitrolles où «il pourrait y avoir une majorité d'élus lepénistes». Réaffirmant son objectif de «franchir la barre des 20%» aux européennes, il a lancé à l'adresse de son ex