A «félon», «félon» et demi. Ami de (presque) trente ans de Bruno
Mégret, dont il fut le précepteur idéologique au Club de l'Horloge dans les années 70, le député européen Yvan Blot avait suivi (à reculons) le nouveau président du FN-MN. Il a fait, hier, un retour fracassant dans le giron lepéniste. S'invitant à une conférence de presse de Le Pen qui entendait démontrer que les mégrétistes ne disposaient pas des signatures de militants suffisantes pour convoquer leur congrès de Marignane, Yvan Blot a dénoncé le «projet personnel de Bruno Mégret qui passe par le reniement du mouvement national». «Cette opération est un second Carpentras monté contre le FN!» a-t-il lancé dans une allusion à la profanation, en 1990, du cimetière juif du Vaucluse, que le parti d'extrême droite dénonce comme une «machination», bien que le forfait ait été reconnu par des skinheads.
«Collusions». Promettant des «révélations», Blot a accusé Mégret de vouloir «renoncer aux idées du FN pour s'allier avec d'autres forces politiques» de droite. «C'est en voulant l'aider à le financer que j'ai découvert ses véritables intentions», a-t-il ajouté, en dénonçant ses «collusions financières, politiques et idéologiques».
Elu en huitième position au comité national du parti mégrétiste à Marignane il y a dix jours, membre du bureau national, Blot avait été chargé par Mégret de trouver des financements pour la campagne européenne. Son revirement est d'autant plus stupéfiant que, joint par Libération le 26 janvier, il