S'il en manque un, il ne sera pas celui-là. François Hollande
conduira donc les socialistes aux européennes. Il a longtemps hésité. Mais c'est la loi du nombre qui l'a finalement décidé: qu'eût été son autorité pour mobiliser les siens s'il avait été le seul chef de parti à ne pas partir à la bataille de juin? Car ils sont tous là les patrons, de Krivine à Le Pen, tous au front et en première ligne, s'il vous plaît. A deux exceptions: Dominique Voynet, excusée pour cause de portefeuille ministériel, et Alain Madelin qui, plus intellectuel que leader, a réussi en un an le prodige de faire de sa formation une annexe du RPR. Les autres, ils ont tous de bonnes raisons d'en être: c'est une question de vie ou de mort. Pris dans l'étau Verts-extrême gauche, le PC craint de sortir de l'épreuve dans l'état d'une compression de César. Hue est le seul dont la popularité peut limiter la casse. Et sauver sa «mutation» qui serait au cimetière si Arlette faisait un malheur. Bayrou, lui, joue la survie de l'UDF. Il ne se présentait pas, la confédération perdait son identité européenne et sa raison d'être, résister à l'hégémonie RPR. Elle mourrait à petit feu. Il y va, elle risque de trépasser plus vite mais aussi de renaître comme partenaire obligée de toute recomposition à droite. Le Pen, Mégret, Millon, Pasqua, même chose, leur candidature est une question de survie. Reste le cas Séguin. Il a tant laissé Jacques Chirac dire qu'il était le candidat idoine pour mener l'opposition à la bata