Smaïn a gardé son bonnet blanc et sa parka sur le plateau. Il fait frisquet dans le studio d'Ondes sans frontières (OSF), où Casquette, l'animateur (accent du terroir et blouson de cuir), accueille ce matin un jeune des Mureaux (Yvelines) à peine remis d'une histoire dans la cité. «Alors, Smaïn, après le coup de feu dans le lycée, tu nous dis que ce sont deux de tes frères qui ont été interpellés"» Cela se passe dans Ça crame sur Paname, émission hebdomadaire de la télé «pirate» du XXe arrondissement parisien. Voilà déjà presque un an qu'OSF émet depuis son studio perché dans un squat de la rue d'Avron. C'est l'une des multiples expériences de chaînes dites libres, de proximité, locales, activistes, citoyennes, «brouettes», bref alternatives, qui seront présentées ce soir et demain au Forum des images, à Paris (1). Au programme, débats et projections, afin de «faire un état des lieux des télévisions émergentes en France et à l'étranger, et de voir comment, avec l'avènement de l'Europe et la multiplicité des canaux de diffusion, se profile la citoyenneté dans les médias», explique l'organisatrice, Nathalie Magnan.
«Démocratisation». Cette nouvelle forme de militance pour une «démocratisation des médias» a déjà une longue expérience aux Etats-Unis, où Paper Tiger Television a multiplié sur le câble les programmes «dissidents» pendant la guerre du Golfe. Autre exemple, Deep Dish TV, dont on pourra voir un reportage (Nation Erupts) dans lequel un collectif de Noi