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Interview

Alain Krivine : «Pas du rafistolage, comme les Verts et le PC».

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Entretien avec Alain Krivine, qui animait vendredi son premier meeting avec Arlette Laguiller, tête de la liste LO-LCR.
publié le 6 février 1999 à 23h38

La grande salle de la Mutualité à Paris avait du mal à accueillir, vendredi soir, les quelque 2 000 personnes venues assister au premier meeting de campagne commun des deux organisations d’extrême gauche, la LCR et LO. La foule débordait largement hors de la salle et campait dans les travées pour un sit-in forcé. «Face à un paysage politique totalement morcelé», comme l’a souligné avec une certaine jubilation Alain Krivine, le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, «le premier mérite de notre liste, c’est d’être rassemblée». Et visiblement plus unie que jamais, puisque Arlette Laguiller, vêtue d’un pull rose mal assorti au fond rouge de la scène, et Alain Krivine ont pris place à la tribune, flanqués de bouquets de drapeaux rouges, sur l’air du Temps des cerises.

Car le couple LO-LCR fonctionne à tous les niveaux et apparemment sans anicroche. En respectant une scrupuleuse parité. Le nombre de candidats se répartit exactement entre les deux formations et surtout entre hommes et femmes, puisqu'elles sont 45 sur la liste pour 42 hommes. Autre signe fort: sur les 10 premières places, 8 sont occupées par des militantes de Lutte ouvrière et de la Ligue communiste révolutionnaire.

Après ce premier meeting, qui lance véritablement la campagne européenne, LO et la LCR se sentent le vent en poupe pour «infliger, cette fois, une censure forte à la gauche plurielle», dixit Arlette Laguiller. La porte-parole de Lutte Ouvrière ne doute pas que «ce signe clair de radicalisatio