Chef, il les suit donc. Mais pas jusqu'au bout. Jean-Pierre
Chevènement s'est bien rendu compte ce week-end, lors du 4e congrès de son Mouvement des citoyens, que l'alliance avec le PS pour les européennes suscitait pour le moins désaccord, au pire franche hostilité chez les «citoyens». Aussi s'est-il contenté de leur promettre que le MDC sera présent à l'échéance de juin, et a il même lâché un nom: celui de Sami Naïr, l'un de ses conseillers au ministère de l'Intérieur, délégué interministériel au codéveloppement avec les pays d'immigration, pour conduire «la liste de la gauche républicaine», au cas où" Réflexion. Fine mouche, le ministre de l'Intérieur sait aussi qu'il ne faut pas insulter l'avenir. «La recherche d'une alliance dynamique avec le Parti socialiste ne doit pas être écartée à la légère», n'a-t-il pas manqué de relever. Samedi, devant les journalistes, il avait insisté sur les vertus de la réflexion, soulignant qu'il ne fallait pas «raisonner avec le nez sur l'événement»: d'autres échéances après celle du scrutin européen «sont beaucoup plus importantes». Autrement dit, les élections futures, la présidentielle surtout, comptent beaucoup plus; d'autant que Chevènement a déjà laissé entendre que Lionel Jospin ferait un excellent candidat à l'Elysée. Un peu comme lorsqu'il lui accordait un «préjugé favorable» en 1995.
Réélu à la présidence du MDC avec 98,14% des suffrages des délégués réunis à Créteil (Val-de-Marne), Jean-Pierre Chevènement s'est donc livré à un exe