Ca y est, c'est parti. Tous les leaders politiques ou presque
rêvent d'en découdre aux européennes. A droite, il ne manque plus que Philippe Séguin, qui doit officialiser sa candidature samedi prochain, pour que la dispersion soit complète: François Bayrou en euro-enthousiaste de l'UDF, Charles Pasqua au nom des «gaullo-eurosceptiques», Philippe de Villiers et Charles Millon pour la droite extrême, l'un antieuropéen, l'autre en passe de le devenir, Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret sur les mêmes terres «euronationales»"
La gauche n'est pas mieux lotie, même si les désaccords sont assumés de longue date: le couple antilibéral Arlette Laguiller et Alain Krivine aux basques de Robert Hue, eurocontestaires de gauche, Daniel Cohn-Bendit en eurofervent, François Hollande en euroraisonnable, Jean-Pierre Chevènement ou l'un des siens en eurogrognon" L'espace politique est comble, prêt à déborder. Car ce n'est pas fini: le record de vingt listes enregistré il y a six ans sera sans doute pulvérisé. Les chasseurs, les fédéralistes, les trotsko-lambertistes et autres, parfois simples coalitions de circonstance, ont promis d'être sur les rangs ou le sont déjà. Avec l'espoir d'une tribune médiatique. De réitérer le coup de Le Pen en 1984, des Verts en 1989, de Villiers et de Tapie en 1994. D'émerger subitement sur le devant de la scène. Mais gare aux désillusions: la campagne coûte entre 15 et 20 millions minimum. Ces frais ne sont remboursés qu'aux listes ayant dépassé les 5% des voix