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Libération

Jospin et Chirac: au secours la PAC revient. Ils tentent d'éviter l'ire des agriculteurs et se renvoient le dossier.

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publié le 10 février 1999 à 23h41

C'est une bataille souterraine où chacun tente de mettre l'autre en

avant pour s'en servir de bouclier. A l'approche de la renégociation de la politique agricole commune (PAC) et au lendemain de la mise à sac du ministère de l'Environnement, le dossier agricole est la nouvelle patate chaude de la cohabitation.

D'un côté, Lionel Jospin ne veut pas se brûler les paluches sur ce dossier à haut risque. Ou, tout au moins, pas tout seul. Depuis des semaines, il a une stratégie: mouiller autant que possible le président de la République. Précisément, dans la maison d'en face, Jacques Chirac, lui-même ancien ministre de l'Agriculture et de longue date défenseur des lobbies agricoles, tâche de rester à l'écart de ce dossier compliqué.

Remise à plat. La réforme de la PAC fait partie de cet Agenda 2000 défini par les Quinze pour remettre à plat l'ensemble des subventions européennes (agriculture, fonds structurels, aides diverses) que l'Allemagne, qui préside l'Union européenne pour le premier semestre 1999, voudrait voir boucler pour la fin mars. Un objectif souvent qualifié d'intenable et qui, de toute façon, mettra Paris en position d'accusé, la France étant actuellement le principal bénéficiaire de la PAC et l'Allemagne le principal contributeur au budget européen. Bref, expliquent les experts gouvernementaux, c'est la crise européenne assurée, et, plus précisément, une crise franco-allemande d'autant plus gênante qu'elle interviendra alors que les deux pays sont dirigés par des équip