Dominique Voynet a été soulagée hier, quand l'Assemblée nationale a
adopté son projet de loi d'orientation et d'aménagement durable du territoire. La droite a voté contre. PS-PC-Verts et MRG pour. Le MDC de Jean-Pierre Chevènement, qui avait publiquement exprimé ses critiques pendant le débat, s'est abstenu. 1 200 amendements. La ministre, qui défendait son premier projet de loi devant le Parlement, a subi un baptême du feu. Son texte a été âprement discuté par les parlementaires qui ont déposé 1 200 amendements. Si bien qu'il a fallu prolonger les débats de deux jours pour parvenir à examiner les 36 articles qui composent la nouvelle loi. «On vous a laissé bien seule, madame la ministre, sur les bancs du gouvernement. Au sein du gouvernement Jospin, parité ne signifie pas solidarité», a lancé, malicieusement Jean Proriol (DL, Haute-Loire). Hier, tous les orateurs ont reconnu que la «discussion a été riche», selon le mot de Serge Poignant (RPR, Loire-Atlantique). Sans doute parce que le texte de Dominique Voynet innove beaucoup. En faisant des régions les «chefs de file» de l'aménagement du territoire, en créant les «pays» en zone rurale et les communautés d'agglomération en zone urbaine, il tord le cou à une conception jacobine de l'aménagement reposant sur l'Etat, le département et la commune. Déception. La loi prend acte de la décentralisation et de la construction européenne, puisqu'elle veut créer «des pôles de taille européenne susceptibles de constituer une alterna