Si la réforme de la PAC (politique agricole commune) en cours
mécontente les paysans, ça ne sera pas la faute de Jacques Chirac mais de Lionel Jospin. Fidèle à ses amitiés politiques, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) exonère d'avance le président de la République de toute responsabilité en la matière. «C'est la responsabilité du gouvernement de négocier et de signer, pas du président de la République, dit un responsable de ce syndicat. C'est Glavany et Strauss-Kahn qui vont s'en charger. Jacques Chirac n'interviendra pas. Ni hier, ni aujourd'hui, ni demain.»
Divergences. De fait, la réforme de la PAC est mal engagée. L'Allemagne exigeant de réduire sa contribution au budget européen, les sommes que l'Union consacre à l'agriculture risquent fort de stagner dans l'avenir. Ce qui signifierait une diminution des aides accordées aux agriculteurs (lire Libération du 9 février). Si ce scénario devait se réaliser, les Etats membres pourraient, soit ne pas compenser cette baisse, au risque de provoquer des réactions paysannes musclées, soit la compenser, selon leurs propres critères. A titre d'exemple, la France pourrait décider d'aider les agriculteurs les plus respectueux de l'environnement, l'Espagne les plus productifs dans tel ou tel domaine" ce qui créerait des distorsions de concurrence entre pays.
Un scénario inacceptable pour les représentants des paysans: la FNSEA et la Confédération paysanne, syndicat minoritaire plutôt classé à gauche, m