Voilà une étude de l'Unedic qui devrait raviver les débats au sein
de la gauche plurielle. Hier, l'organisme de gestion de l'assurance chômage a en effet rendu public un travail sur l'évolution du taux de croissance rapporté à la création d'emplois depuis 1973. Le sujet est en apparence austère. Il renvoie pourtant à une question de fond: la gauche se distingue-t-elle de la droite sur ce qu'il est convenu d'appeler la politique de l'emploi? L'Unedic répond implicitement par la négative et devrait donc apporter de l'eau au moulin de ceux au PCF, chez les Verts (autour l'Alain Lipietz) et même au PS (et pas seulement à la Gauche socialiste) qui estiment que la précarité du travail, au même titre que le chômage, s'apparente à une plaie sur le corps social. Non seulement parce que cette forme appauvrie du travail salarié constitue une baisse artificielle du niveau du chômage et qu'elle remet en cause l'assiette des cotisations. Mais parce qu'elle tire vers le bas une part toujours plus grande de la population active. Car que dit l'Unedic? Tout simplement que, si la croissance s'est accrue en emplois au fil des ans, elle le doit essentiellement à l'explosion du temps partiel, au développement des emplois courts, de l'intérim, des CDD, des stages" Elle reconnaît, certes, que certains secteurs embauchent maintenant davantage, mais par l'effet des allégements de charges patronales décidées sous le gouvernement d'Edouard Balladur dans le cadre de la loi quinquennale, poursuivis so